Colette Vivier, « épouse assistée et autorisée de son mari »

Je vous ai déjà parlé de cette autrice formidable à qui nous devons La Maison des petits bonheurs (1939, Prix Jeunesse), La Rue des Quatre-Vents (1946), La Porte ouverte (1955)… Des romans éblouissants de modernité que j’ai eu la chance de pouvoir rééditer chez Casterman. Sous ses allures de petite femme discrète, elle révolutionna l’écriture pour la jeunesse.

Quand en 1932, elle signa un de ses premiers contrats d’auteur (n’imaginez pas que le mot autrice avait cours alors), le contrat est au nom de « Madame J. Duval, épouse assistée et autorisée de son mari Jean Duval ».

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Gallimard jeunesse a 50 ans !

Créé en 1972, Gallimard jeunesse est un acteur majeur de la littérature jeunesse. Cette évidence a cinquante ans et ne fut pas une mince affaire. Je viens de passer dix-huit mois à mettre au jour cette histoire, à en interviewer les témoins, à en ressortir les livres parfois poussiéreux, à lire et relire (y compris mon vieux mémoire sur la collection Enfantimages1, avec ses graphiques au Rotring sur papier millimétré dont la colle blanche ne tient plus, c’est vous dire).

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De la désuétude…

« Désuétude : n. f. abandon d’une chose par le défaut de pratique ou d’application »

Comme l’oubli pour la mémoire, la désuétude est un instrument salvateur que nous avons heureusement à notre disposition. Au fil des années, avec les meilleures intentions du monde, j’ai publié des livres qui, regardés aujourd’hui, me semblent dépassés, impossibles pour certains, blessants pour certain.e.s à qui je ne pensais pas suffisamment alors. Aujourd’hui, je ne les publierais pas, ou pas comme ça, et on pourra m’en faire à juste titre le reproche.

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We too…

En ce moment, je fais un travail de rétrospection sur un demi-siècle d’édition. Beaucoup d’interviews, beaucoup d’enthousiasme, des regards attendris sur le passé, beaucoup de femmes… Un petit air trotte dans nos têtes à toutes : aujourd’hui ce que nous avons supporté sans penser que c’était insupportable ne passerait plus. Les jeunes générations ont raison de secouer leurs métiers et ces colères sont fécondes.

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Qu’est-ce qu’écrire pour la jeunesse ?

Il y a quelque temps, on m’a invitée à venir parler de mon travail d’éditrice et critique littéraire devant une assemblée de psychanalystes. On ne peut pas imaginer auditoire plus attentif et l’on se tient alors dans ses petits souliers, croyez-moi ! Pour préparer cette rencontre, les deux organisatrices m’avaient demandé un texte sur ce que c’est que d’écrire pour la jeunesse. Si ça vous dit, le texte est ci-dessous et là : https://www.hebdo-blog.fr/grande-affaire-de-lenfance/

Merci aux organisatrices de cette journée et éditrices de ce texte.

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Les livres pour les enfants pendant la seconde guerre mondiale

Ce mémoire de DEA écrit sous la direction de Roger Chartier a été rendu en septembre 1990 à l’EHESS. Il n’a fait l’objet d’aucune publication et il est en bien des aspects imparfait et archaïque (ah, ces imprimantes à jet d’encre que les moins de 20, 30, 40 ans ne peuvent pas connaître…). Il est ici à la disposition de toutes celles et tous ceux que le sujet intéresse mais nécessite mon autorisation pour être reproduit et utilisé en dehors de ce site.